Quand on est parent d’un enfant “différent”, la question du sport revient chaque année. Et parfois, elle donne plus mal au crâne qu’un exposé sur les fractions…
Chez moi, mes deux garçons sont atypiques, avec du TDAH, des troubles Dys, beaucoup (beaucoup) d’émotions… et un rapport au corps et à l’effort qui leur est propre.
Ils ont aujourd’hui 14 et 12 ans, et autant te dire que le sport, on a testé, arrêté, recommencé, râlé, et parfois… abandonné.
Mais j’ai compris une chose essentielle :
On n’encourage pas un enfant atypique au sport comme un autre.
Alors je te partage ici ce qui a aidé chez nous, ce qui a foiré aussi, et surtout : comment tu peux les soutenir sans pression.
Pourquoi c’est souvent plus compliqué ?
Un enfant atypique n’a pas toujours le même rapport au groupe, au mouvement, à l’effort.
- Il peut avoir peur de l’échec → donc il n’essaie même pas.
- Il peut avoir du mal à gérer ses émotions → donc il explose quand il rate.
- Il peut être maladroit, en décalage → donc il se compare… et se décourage.
- Il peut être ultra sensible aux bruits, aux contacts, à la lumière → donc l’ambiance du gymnase peut déjà être un enfer.
Et toi, parent, tu veux bien faire, mais tu te retrouves à marcher sur des œufs entre “je l’inscris, il va adorer” et “je le force, il va se bloquer”.
Ce qui a fonctionné (ou pas) chez nous
Chez nous, il y a eu des essais, des arrêts, des retours en arrière.
Stitch (aujourd’hui 14 ans) a eu un coup de cœur pour l’escrime à 7 ans.
Il a adoré. Mais après deux ans, il a voulu tout arrêter. On a respecté.
Tigrou (12 ans) a commencé le judo à l’école, avec ses copains, il a voulu faire du tir sportif et du foot de loisirs
Il aimait bien… jusqu’à ce que la fatigue prenne le dessus. Là aussi, on n’a pas insisté.
Ce que j’ai appris ?
S’ils ne se sentent pas à l’aise dans leur corps ou dans le groupe, aucun sport ne leur plaira.
5 conseils pour encourager sans braquer
1. Laisse-le tester, sans engagement
Un cours d’essai, une séance découverte, un stage de vacances…
Laisse-lui la possibilité de dire “j’aime pas” sans conséquences. (Et sans soupirer.)
2. Choisis un cadre qui lui parle
Certains enfants atypiques se sentent mieux dans un petit groupe, avec des consignes claires, et un prof bienveillant, pas dans une usine à champions.
Renseigne-toi aussi sur les clubs inclusifs ou ceux formés au TDAH, Dys, HPI…
3. Valorise ce qu’il FAIT, pas ce qu’il ne fait pas
Il n’a pas fini l’échauffement ? Ok. Mais il est venu.
Il a participé 15 minutes ? Bravo. C’est déjà un défi pour lui.
On ne joue pas la performance. On joue la confiance.
4. Accepte que ce ne soit pas pour maintenant
Peut-être qu’il a besoin d’un an sans activité… ou d’une activité différente (équitation, piscine avec toi, yoga à la maison…).
Un enfant atypique a souvent besoin de plus de temps pour s’approprier une pratique.
5. Ne compare jamais (surtout entre frères et sœurs !)
Chez nous, ils ont des tempéraments très différents. L’un est plus moteur, l’autre plus cérébral.
L’un adore bouger, l’autre est plus dans son monde.
Et les deux ont raison d’être comme ils sont.
Et si ça ne prend pas du tout ?
Tu ne fais rien de mal. Ton enfant n’est pas “paresseux” ou “opposé”.
Il a juste d’autres besoins, d’autres peurs, un autre rythme.
Tu peux :
- L’inclure dans des balades ou jeux en plein air
- Tester des “mini sports” à la maison
- Privilégier les jeux de société coopératifs → pour développer le sens du groupe autrement
- Ne rien faire… pour le moment. Et ça ira aussi.
Chez toi aussi c’est compliqué ?
Tu veux me raconter en commentaire ?
- Est-ce que ton enfant a trouvé “son” sport ?
- Est-ce qu’il a déjà tout arrêté au bout de 3 séances ?
- Est-ce que tu te sens seule à galérer pour l’inscrire quelque part ?
Tu n’es pas seule.
On est beaucoup de parents à marcher sur un fil entre envie de les aider et peur de les brusquer.
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